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Présentation du cours :

Science du religieux, du spirituel, des laïcités et des nombreux phénomènes apparentés (sécularisation, évolutions du « sacré » et du « symbolique », « nouvelles croyances » et « quêtes de sens », « dérives sectaires », « théories du complot », etc.), la religiologie recouvre peu ou prou ce qu’on entend par l’expression « science (au singulier) des religions », ou encore « anthropologie des religions », mais en approfondissant et élargissant beaucoup son domaine d’investigation, notamment pour tenir compte des « recompositions du croire » en modernité et post-modernité. Combinant les approches disciplinaires classiques (sociologie des religions, histoire des religions, philosophie, ethnologie, psychologie, etc) et interdisciplinaires, notamment dans une logique comparatiste, la religiologie tire partie de ces précieux apports pour tenter de les compléter et (peut-être ?) dépasser par ses productions transdisciplianires spécifiques, inatteignables sans sa contribution. Le tout pour mieux expliquer et comprendre le fait religieux dans sa spécificité éventuelle, sa variété, sa complexité, ses liens avec tous les autres pans de la vie humaine individuelle et collective ; et ce tout particulièrement par une prise au sérieux - c’est-à-dire une étude scientifiquement rigoureuse - de la dimension spirituelle - irréductible et essentielle - du religieux.

En quoi une initiation à la démarche religiologique peut-elle nourrir les études bouddhiques, et peut-être contribuer à les renouveler ? Parmi beaucoup d’exemples, la question de la « nature » (d’abord « religieuse », ou bien « spirituelle », ou encore « philosophique », sapientielle, thérapeutique, esthétique, etc) du bouddhisme doit d’abord être citée. Pour savoir si le bouddhisme est fondamentalement "une religion" ou "autre chose", ne faut-il pas d’abord savoir ce qu’est une religion, et ce qu’elle n’est pas, et de mieux saisir les rapports entre le religieux et le « reste » (le politique, le social, le culturel, etc) ?

A côté de ce problème définitionnel, conceptuel, absolument fondamental (mais généralement éludé), une autre illustration : le bouddhisme s’offre à nous travers de multiples traditions particulières, marquées par autant de langues, cultures, parcours historiques spécifiques (Theravada shrilankais ou birman, Vajrayana tibétain ou japonais, etc) ; et au contact de l’Occident moderne, ces traditions se transforment, se « modernisent », rendant parfois nécessaire l’usage de l’expression « néo-bouddhisme(s) » pour rendre compte de ces mutations, plus ou moins à distance des traditions-sources, rendues méconnaissables à travers le succès de ces « sous-produits » (on pense, par exemple, à la mode des « bols chantants tibétains », ou à la « méditation de pleine conscience », ou encore à tels « Nouveaux Mouvements Religieux » japonais, coréens, chinois, etc). "Néo-bouddhisme »... : ce type de terminologie est-il satisfaisant, et jusqu’où, au prix de quels « réglages », de quelles précautions ? Quels problèmes ce genre d'expressions et représentations posent-elles, d’un point de vue scientifique, bouddhologique, mais aussi d’un point de vue anthropologique (religiologique) et enfin d’un point de vue « pratique » (pour nos contemporains en quête de compréhension et d’orientation dans le supermarché, ou la jungle, « néo-spirituels ») ?