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Présentation du mini-cycle de cours :

Nous sommes de l’étoffe dont sont faits les songes. Notre petite vie est au creux d’un sommeil" (La Tempête, IV, I). Telle est notre condition humaine selon Shakespeare. Notre expérience de la réalité ne serait donc pas, comme il semble, claire et directe ? La « vraie » vie se cacherait-elle derrière les apparences du monde extérieur et de notre existence intérieure ? Un tel sentiment d'immersion dans un grand tour d'illusions n'est pas uniquement d'ordre existentiel ou esthétique, propre à la sensibilité des poètes… En effet, le rapport à l’illusion, aux apparences a également été déterminant pour la naissance de la philosophie et de la science, autrement dit, de la rationalité. Sans l'exercice du doute sur les évidences du monde, sans l'impertinence d'interroger les croyances et les habitudes culturelles, ni l’une ni l’autre n’auraient pu en effet mener leur recherche de la vérité. Chercher l’essence des phénomènes, au-delà des apparences…

De même, le rapport qu'instaure le bouddhisme entre ses adeptes et les apparences constitue le cœur de son enseignement. Suivre la voie bouddhiste, c'est essentiellement entrer en relation intime avec le mécanisme de production des illusions, pour le neutraliser et pouvoir ainsi accéder, enfin, au « vrai visage » de la réalité. 

Pour se familiariser avec la découverte de l'illusion fondamentale, la tradition bouddhiste offre un certain nombre d’exemples, devenus des « classiques » de son enseignement : le reflet de la lune sur l'eau, les échos, les arc-en-ciel, l'écume... Soutenus par les travaux de Jan Westerhoff (professeur de philosophie bouddhiste à la Faculté de théologie et de religion de l'Université d’Oxford), nous découvrirons douze exemples majeurs de l’illusion, tels que répertoriés par Könchog Jigme Wangpo, érudit tibétain du XVIII siècle, dans son encyclopédie (A Feast for the Intelligent Mind). A savoir les exemples les plus récurrents dans les textes de la Prajnaparamita, et sans doute les plus utiles pour s'exercer à la reconnaissance des apparences. Westerhoff présente quant à lui ces illusions de façon moderne, enrichie des dernières découvertes scientifiques. Nous analyserons son interprétation et aurons également l'occasion d’expérimenter ensemble quelques étranges phénomènes en rapport.

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L'intervenant



Titulaire d'un master 2 en philosophie, Umberto Misso découvre le bouddhisme Zen à l'âge de 18 ans. Pendant plusieurs années, il approfondit les enseignements de différentes écoles, notamment le Dzogchen et le Mahamoudra. Monto de l'Ecole véritable de la Terre Pure (Jodo Shinshu), associé au Temple de la foi sereine (Shingyôji) de Genève, il poursuit son chemin d'études sous la direction de Jérôme Ducor, notamment sur l'histoire et la liturgie du Jodo Shinshu. Il travaille avec une communauté naissante de l'école Jodo Shinshu en Italie pour la traduction et la diffusion des textes propres à cette école. Il a été Directeur pédagogique de l'Institut d'Etudes Bouddhique de Paris de 2019 à 2021.